23/08/2013

La lecture du Glob

http://leglob.viabloga.com/news/cleer-une-fantaisie-corporate-2

CLEER est une corporation, une multinationale d’aujourd’hui et de demain. Vinh et Charlotte y travaillent…euh, pardon ! y « contribuent fondamentalement » : ils sont consultants au service de la Cohésion Interne et résolvent les problèmes mettant en jeu le bien de plus précieux du Groupe : son image. A eux les disparitions, les contaminations transgéniques, les problèmes les plus terrifiants ! Ils défendent la fluidité de l’information, les intérêts des actionnaires, ils sont l’ultime ressource contre le chaos : ils sont la Cohésion Interne.
Mais que vient y faire la fantaisie ?
Comment aller aux limites du surnaturel, de la magie, quand on se trouve dans une tour de bureaux de la Défense ou bien dans une usine de bonbons ? Les Kloetzer y sont arrivés : Vinh et Charlotte sont des consultants très spéciaux, presque des sorciers.

D’abord surprise par le sous-titre « une fantaisie corporate », j’ai beaucoup apprécié ces 4 nouvelles qui finalement font un roman avec un très intéressant regard sur le fonctionnement de multinationales. Pour qui est familier du monde du consulting, CLEER peut tout d’abord se lire comme la monographie d’une entreprise, certes fictive, mais qui concentre tous les aspects, coutumes, cultures, des sociétés existantes. On y retrouve un jargon franglais, des pratiques de ressources (in)humaines, de la gestion de projet, des luttes de pouvoir. Si tout cela sert de contexte à une intrigue romancée, c’est présenté avec un soin qui en fait un travail d’ethnologie, la monographie d’une société qui n’existe pas, mais d’une culture que nous côtoyons tous les jours.

Et ça marche !! Les auteurs ont réalisé une brillante fusion-acquisition entre ces tours de verre et la fantasy. Dans ce florilège d’aventures, toutes réalistes à la limite du fantastique et toutes empreintes d’une espèce de magie des temps postmodernes, nos deux héros sont aux prises avec d’insurmontables problèmes comme seule une grande entreprise ne peut et ne doit souffrir.

11/06/2013

La lecture de Nicolas Delsaux

http://www.goodreads.com/review/show/628719627

Est-ce que vous reconnaissez dans ces phrases quelques-uns des slogans des "big four" du consulting ? Ca tombe bien, c'est ce que veulent nous faire croire les auteurs, avec beaucoup de succès d'ailleurs : j'ai cru voir pendant les deux cent premières pages de cet étonnant récit le trente-deuxième étage de la tour de la Défense occupée par certains services que j'ai visité vers 2007 ... L'impression de quasi-réalité était suffisament saisissante pour que j'essaye d'identifier des schémas, des éléments. Et évidement c'était voulus par les auteurs qui voulaient me déstabiliser en ma faisant croire à une certaine forme d'irréalité alors que le roman n'en traite peut-être pas. C'est même à mon sens l'un des faux enjeux fondamentaux de cette histoire : essayer de comprendre de quoi il retourne.

01/06/2013

http://rsfblog.canalblog.com/archives/2011/04/12/20740527.html

Derrière cet acronyme se cache un OLNI, un Objet Littéraire Non Identifié. CLEER est un roman à strates, un mille-feuilles dont chaque couche est plus savoureuse que la précédente. Le roman narre les aventures de Charlotte et Vinh, confrontés à plusieurs situations scabreuses, chargés de régler les problèmes qui se posent (une vague de suicide dans une entreprise récemment achetée, des pesticides qui font vieillir prématurément...), et, surtout, de protéger l'image du Groupe car c'est là l'enjeu le plus important : assurer la survie du Groupe. Le tout en développant leurs potentialités et en menant leur carrière vers le zénith.

(un stagiaire a été viré pour cet oubli)

31/05/2013

Dans la collection de Jack

http://the-collection-that-jack-built.blogspot.ch/2013/05/cleer-une-fantaisie-corporate-l-l.html
C’est froid, inhumain, vicieux et toute ressemblance avec le monde de l’entreprise est…
C’est peut-être cette froideur, ainsi que les comportements (que j’ai trouvé) imprévisibles des personnages qui m’ont empêché de m’identifier à ces personnages.

Toute la culture...

http://toutelaculture.com/livres/cleer-de-l-l-kloetzer-be-yourself/

Cleer est construit par un assemblage de textes, presque des nouvelles, aux histoires relativement indépendantes. Cependant, on suit les deux mêmes personnages tout au long du livre qui respecte une certaine progression. Chaque histoire raconte une mission de Vinh et Charlotte jusqu’à sa résolution. L’enquête suivante n’a en général pas de lien avec la précédente. Sauf que pendant les épisodes, il se passe des trucs, parfois même de l’ordre du surnaturel, du paranormal, qui impactent les relations des personnages principaux, entre eux ou avec d’autres. Le style d’écriture est efficace, direct, exigeant dans sa spécificité et ses codes linguistiques, presque trop parfait… à l’image du Groupe Cleer.

« Les techniques d’interaction Karenberg augmentent la sensibilité empathique. Elles favorisent une perception enrichie de l’humain et mettent l’accent sur un comportement éthique et responsable. Appliquées à la gestion de projet, elles permettent la création de contextes de consensus riche offrant à chaque acteur des perspectives et des possibilités de développement. Elles aident en fait à construire un processus développemental, aussi bien pour le consultant que pour les acteurs. »

Cleer est un très bon livre qui sait prendre toute la mesure d’un monde du travail qui n’a plus aucun sens en dehors des objectifs de croissance… mais à quel prix…?

27/05/2013

Les chroniques de l'imaginaire

http://www.climaginaire.com/index.php/climaginaire/Livre/Roman-Nouvelle/SF/CLEER-une-fantaisie-corporate

Mais malgré l’esprit de groupe prôné par Cleer, le groupe n’est pas à l’abri des rivalités internes, des luttes de pouvoir, des attaques externes. CI est l’ultime recours, et ses membres sont le top du top : leur existence doit être entièrement consacrée au Groupe, adieu la vie privée et le repos nocturne. Après tout, « l’excellence ne s’atteint pas en dormant ». Le livre suit deux personnages que l’on découvre plus en profondeur, Vinh et Charlotte. Vinh, malgré ses qualités professionnelles, est surtout un arriviste froid et sans état d’âme : un « sombre connard », comme le pense sa collègue. C’est donc tout naturellement que je me suis plus attachée à Charlotte, personnage tourmenté que l’on voit sombrer peu à peu. Il faut dire que le Groupe encourage l’émergence de ses talents, cherchant à la transformer en une devineresse infaillible, sans s’inquiéter de la dangerosité du processus pour son état de santé physique et surtout mental. Au final, aucun des protagonistes n’est tout à fait sympathique, malgré l’intérêt que l’on prend à suivre leur évolution.

Une chronique venue du monde professionnel...

Dans le roman, les consultant envoient leurs consignes en Inde où de petites mains leur font leur sacro-saints slides. Un collègue, catégorie Jedi, m'a un jour révélé le truc de la présentation de consultant : faire de l'inductif, jamais de déductif. Autrement dit, n'écrivez pas "depuis qu'on a nommé X au service commercial les ventes ont baissé de n% donc il faut virer X". Faites plutôt trois slides impersonnels : 1-"Evolution de l'équipe commerciale", 2-"Evolution des ventes", 3-"Piste de réorganisation". Ainsi si quelqu'un, X au hasard, conteste l'un des éléments, il ne change pas pour autant la conclusion. La chaîne de causalité n'est pas apparente, pas attaquable de front. Elle se construit dans l'esprit de chacun, à commencer par le décideur et client de l'étude, et ce d'autant plus facilement que c'est ce qu'il souhaitait entendre. Il pourra décider sur la base d'un conseil indépendant, sans avoir mauvaise conscience, et sans que X n'ai pu se défendre. Oui, c'est sournois.