11/07/2016

La chronique de Nébal dans le Bifrost n°83

http://www.belial.fr/revue/bifrost-83

CLEER bénéficie d’une superbe ambiance, travaillée avec finesse et ô combien évocatrice ; il profite
d’un style tantôt chirurgical, tantôt déroutant, usant au mieux du vocabulaire corporate ; il intrigue
autant qu’il secoue, enfin, mais sans jamais forcer les réactions du lecteur — lequel peut s’y perdre, mais avec un plaisir certain. Belle réussite, donc, que cette première collaboration : un objet à part, aussi convaincant qu’inattendu.

30/04/2016

La chronique de l'ABCI

http://www.abci.org/blog/entreprise-roman-2-2.html

Qui se cache derrière le pseudonyme de L. L. Kloetzer ? On le dit ingénieur, consultant et docteur en psychologie, au service d’une multinationale. Et peut-être que cela ne lui convient pas tout à fait… « Cleer », publié en 2010, est le nom d’une entreprise supranationale active dans tout ce que l’auteur a pu imaginer de contestable : un call center dont les employés ont une fâcheuse tendance à se suicider, une usine de bonbons qui, malgré tous les tableaux de bord, perd de l’argent, des cultures de lavandes génétiquement modifiées qui contaminent les champs voisins, un projet spatial lié à la déforestation en Asie,… Au service de Cleer – qui sonne évidemment comme le stade « clear » de la Scientologie -, les deux héros mènent le service de la C.I. Eh non, pas la communication interne ( !), la Cohésion Interne.

A charge pour eux de trouver les raisons des suicides, du déficit de la fabrique de sucreries et autres scandales potentiels, puis surtout de construire une belle histoire afin que l’entreprise garde le beau rôle et préserve son image. Manipulateurs, nettoyeurs, en mission perpétuelle, croulant sous les e-mails, pressurés par les évaluations incessantes, le tandem de la Cohésion Interne ne se préoccupe pas de morale, mais d’épanouissement et de développement personnels. La firme dont la devise interne est « Be yourself », met à leur disposition Göding, mi-psy, mi-gourou. Rédigé dans un style direct, Cleer est une farce qui se lit d’une traite et peut faire froid dans le dos. Raison pour laquelle, sans doute, il fallait absolument classer le roman dans le genre de la « science-fiction »…